La finance ne doit pas peser sur la sûreté nucléaire

LaG@zette Nucléaire sur le Net! 
N°271, février 2014
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ATTENTION DANGER: la finance ne doit pas peser sur la sûreté
sommaire / SOMMAIRE



     Cela ne commence pas bien pour les réacteurs mais cependant les personnels EDF envoient leurs études. On se croirait revenu au début du nucléaire ave ses fautes de jeunesse.
     On vient d’arriver aux fautes de vieillesse et cela c’est moins facile à gérer. De fait on a dû changer l’électronique, les disjoncteurs, contacteurs et autres pièces Importantes Pour la Sûreté (IPS).  Et la qualité s’est évaporée.
     C’est pareil pour les diesels (en plus les choix des fournisseurs sont contestés voire contestables). C’est à suivre.
     Notre AG nous a montré qu’il fallait qu’on transmette nos acquis. Alors j’ai essayé de faire le point sur des sujets cruciaux qui se trouvent à chaque point du cycle du combustible:
     - la remise en état des mines: je m'appuie beaucoup sur Saint Priest la Prugne et je peux vous confirmer qu’il y a encore du travail pour fiabiliser le site. Par ailleurs l’accès à la documentation n’est pas toujours aisé...
     Heureusement que l’ASN ouvre plus facilement les dossiers sinon...
     - Les centrales et leur vieillissement: bien sûr EDF parle «grand carénage» mais ceci, fort joli dans un rapport, ne signifie pas que ce soit possible. En effet les arrêts intempestifs de réacteurs se multiplient dus à des matériels nouveaux présentant des défauts de fabrication. De plus les maintenances deviennent lourdes et EDF a du mal à tenir le rythme. L’ambiance est devenue plus radioactive rendant les interventions plus longues.
     «Maintenance des réacteurs nucléaires: EDF débordé, s'inquiète l'ASN 
     PARIS - Retards croissants et problèmes de qualité dans les opérations de maintenance de ses réacteurs nucléaires, l'électricien EDF est actuellement débordé par des travaux qu'il a pourtant lui-même décidés, s'est inquiété jeudi le président de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). L'enjeu posé par ces opérations de maintenance, réalisées à l'occasion du rechargement en combustible des réacteurs nucléaires, prend une acuité particulière aujourd'hui: "en cinq ans, le volume des travaux réalisés pendant les arrêts de tranche a été plus que doublé!", a souligné Pierre-Franck Chevet à l'Assemblée nationale, lors d'une audition devant la commission d'enquête sur la filière nucléaire. "On constate, et EDF aussi, qu'entre la prévision de planning initial d'EDF et celui effectivement réalisé, il y a un écart de plus de 50% en termes de délai", a ajouté le président de l'ASN, interrogé par les députés sur les opérations de maintenance et le recours à la sous-traitance dans le parc nucléaire français
     "Il y a donc un problème d'organisation des travaux qui met en cause la qualité de la réalisation, avec un risque potentiel pour la sûreté des installations", a-t-il résumé. 
     "Plus de la moitié des quelque 700 événements significatifs pour la sûreté déclarés par EDF en 2013 sont liés à des problèmes dans la qualité de la maintenance", a insisté M. Chevet. 
     Selon l'ASN, seul un tiers des écarts de planning constatés est justifié par de bonnes raisons, un problème technique dont on s'aperçoit et qu'on répare. Le reste, ce sont des problèmes de mauvaise planification initiale ou de maintenance paralysée. Pour l'instant (chez EDF), ils sont débordés par les travaux qu'ils ont eux-mêmes décidés. "C'est un vrai sujet, qu'il faut traiter!", a lancé M. Chevet, rappelant que ces travaux allaient encore monter en puissance d'ici trois ou quatre ans
(suite)
suite:
     - la reprise des déchets anciens et la mise en place d’entreposage se fait fort lentement. En effet, ce ne sont pas des travaux faciles et de plus les entreposages ne sont pas si aisés à mettre en place.
     Pourtant la déconstruction (mot à la mode pour remplcer démantèlement) fait l’objet de séminaires. Les Arts et Métiersorganisent un séminaire «Déconstruction nucléaire, un marché prometteur». 
     Le problème reste qu’on ne va pas trop savoir comment s’y prendre parce que tous les essais se soldent par un relatif échec. Il est possible de décontaminer de petites surfaces (mais on a des déchets), par contre un gros réacteur c’est nettement plus compliqué.
     Ceci dit il faut se garder de faire de la déconstruction, un juteux pactole parce que là on va rater le coche. 
     Le 20è siecle a laissé sur sa route les résidus des mines (terrils), les résidus de la siderurgie, les résidus de la chimie, les ordures ménagères, etc.
     Donc ne recommençons pas...
     - En ce qui concerne Malvési, en même temps que l’enquête publique un combat a été mené par les habitants pour obtenir que le site soit mieux géré. Ils ont de plus dénoncé le danger des transports. Le 20 février la seule inculpée a été déclarée coupable mais dispensée de peine. Les juges ont reconnu les dangers de ces transports ce qui a motivé leur jugement: coupable mais surtout lanceur d’alerte. Le Plan National de Gestion des Matières et Déchets Radioactifs avait, sous la pression des associatifs, inscrit Malvési dans ses préoccupations et surtout dans le décret PNGMDR qui donne des échéances aux divers exploitants afin de proposer des solutions pour divers types de déchets
     - En ce qui concerne Fessenheim, on ne sait pas encore, mais ces réacteurs devraient être les premiers à être stoppés. (voir 1992et 2012)
     - En ce qui concerne Fukushima (*):
     Le ministère de la Santé a lancé une étude portant sur environ 2.000 travailleurs (1972 exactement). Ces travailleurs qui sont intervenus au début de l’accident ont reçu des doses à la thyroïde plus élevées que 100 milliSv. Parallèlement une étude porte sur 2.000 travailleurs TEPco habitants de Tokyo et donc soumis à des doses beaucoup plus faibles.
     Attendons les résultats...
     Ce qui est certain c’est que de l’eau continue à se déverser dans la mer. Compte tenu des quantités, une catastrophe écologique est en marche. Certains pensent que ce peut être mondial: à suivre.
     Ce qui est certain c’est qu’on ne sait pas grand-chose de ce qui se passe: Fukushima est une catastrophe. Cela c’est sûr, mais on ne sait pas vraiment ce qui s’est passé puisqu’on ne peut pas trop approcher. Officiellement il est recensé 1.656 morts à cause du tsunami (stress..). 1.607 morts par blessures suite à l’accident. 136.000 personnes ont été évacuées. Il est assez difficile de tirer des conclusions.
     Je reviendrai sur tous ces problèmes.
     Merci pour vos réabonnements: cela fait plaisir.
     Bonne lecture: laissez tomber les articles trop techniques, ils sont pour les personnes des sites principalement.
(*) voir quelques autres réflexions (marquées en rouge)sur Fujushima dans la suite de l'EDITO

 



31/03/2015
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