94 ans la sagesse de l'expérience

Vous aussi, au moins pour la confiance?
Alors lisez bien l'analyse de cette dame de 94 ans.

A 94 ans, cette brave dame a la tête sur les épaules et sait compter. Elle a aussi très bonne mémoire en citant tous les intervenants gouvernementaux successifs qui l'ont trahie. La lecture vaut son pesant d'or.... !!!

De 1956 à nos jours : 65 ans d'imagination fiscale… et surtout de mensonges.

Je me présente. Je m’appelle Micheline Sany. Je suis née en 1927 et je vous le dis tout net : à force de tirer sur l’élastique, la corde va péter !

En 1956, quand Guy Mollet a instauré la vignette pour « fournir un revenu minimum à toutes les personnes âgées de 65 ans et plus », bon… moi j’avais à peine 30 ans et j’étais très fière de pouvoir venir en aide aux anciens.En plus, Paul Ramadier, le ministre des Affaires économiques, avait affirmé que ça serait une taxe temporaire… Bah, il a duré quarante-quatre ans le temporaire ! Pendant quarante-quatre ans j’ai payé cette vignette ! Alors merci ! Surtout que les anciens n’en ont presque jamais vu la couleur, vu qu’au bout de trois ans, le Premier ministre, Michel Debré, a annoncé que le produit de la vignette serait finalement « acquis au budget de l’État… », et qu'il le reverserait au Fonds national de solidarité. Enfin, en partie… Enfin, en petite partie… Que les vieux se fassent dépouiller comme ça, ça a fait du foin, pendant toutes ces années. Mais ça n’a jamais rien changé.

Ensuite en 1991, quand ils ont créé la CSG, la contribution sociale généralisée pour financer la branche famille, en remplacement des cotisations patronales d’allocations familiales, bon… sans râler, j’ai payé. Surtout que ça ne devait durer que cinq ans. "Une contribution transitoire" qu’ils disaient… et puis 1,1 %, c’était supportable. Seulement vingt-sept ans plus tard, elle transite toujours la CSG ! Et elle a grimpé à 9,2 % pour les salariés et 8,3 % pour les retraités. Par étapes, bien sûr, c’est moins voyant.

En 1993, elle est passée de 1,1 à 2,4 %. Pour alimenter en plus le Fonds de solidarité vieillesse. Y’avait pas déjà la vignette pour ça ? Chuuuuut, arrêtez d’être insolents !

En 1997, elle augmente encore pour financer, en plus, la branche maladie : on en est à 3,4 %.

En 1998, toujours pour la branche maladie, elle passe à 7,5 %, etc., etc. Bref, la protection sociale ne s’est pas redressée, et ce qui devait être temporaire est devenu… un impôt de plus. Ah bah oui ! La CSG, ça rapporte plus que l’impôt sur le revenu aujourd’hui. Si on vous demande combien vous payez d’impôts par an, vous savez le dire. Mais si on vous demande combien vous payez de CSG, vous savez. Chez moi on disait : "C’est tout un art de plumer l’oie sans la faire crier." Alors qu’il y aurait de quoi hurler.

Et puis en 1996, rebelote avec la CRDS, la "contribution à la réduction de la dette sociale". J’ai payé. (Mais j’avoue, j’ai râlé. À cette époque, les déficits sociaux s’élevaient à un montant estimé entre 30 et 38 milliards d’euros. Oui, parce que nous, si on se trompe de dix euros dans notre déclaration de revenus, on risque une amende, mais eux, un flou de 8 milliards, ils ont le droit… Toujours est-il qu’ils avaient tout bien calculé : en treize ans, tout serait remboursé. La CRDS devait disparaître le 31 janvier 2009. Mais voilà-t’y pas qu’en septembre 1997, le gouvernement Jospin annonce 13 milliards d’euros supplémentaires de dettes, qui correspondaient aux déficits sociaux non financés des années 1996 à 1998 ? Alors, ils ont tout bien recalculé, finalement pour tout éponger il fallait prolonger… jusqu’au 31 janvier 2014. Mais voilà-t’y pas qu’en 2004, le plan de redressement de la Sécurité sociale concocté par Philippe Douste-Blazy annonce 50 milliards d’euros supplémentaires de dette à rembourser. Alors, ils ont tout bien re-re-calculé… et ils ont vu que finalement, la Trinité était la meilleure date pour arrêter la CRDS. Donc, on la paye toujours…

Et puis, en 2004 , Raffarin a inventé la « journée de solidarité », vouée à "l’autonomie des personnes âgées". Moi, ça va, j’étais déjà à la retraite, mais vous, vous avez travaillé… sans être payés.

Et en 2013, une nouvelle taxe pour les retraités. CASA, ça s’appelle. C’est la "contribution additionnelle de solidarité à l’autonomie", 0,3 % sur les retraites, pensions d’invalidité, allocations de préretraite. C’est-à-dire qu’ils font payer les vieux pour que les vieux soient autonomes ! C’est pas du bon foutage de gueule, ça ? Et on continue. En 2013, toujours, M. Jean-Marc Ayrault nous gèle les retraites complémentaires. Et comme ça ne s’arrête jamais, maintenant, parce que j’ai 1 247 euros de revenu fiscal par mois, j’ai une augmentation monstrueuse de la CSG : 25 % d’augmentation. Ah ben oui, on nous a dit 1,7 % , mais c’est pas 1,7 % de ce qu’on payait, c’est le taux qui augmente de 1,7 %. Bref, nous les vieux, on est passés de 6,6 % à 8,3 % de CSG , ça nous fait 25 % dans les dents....enfin celles qui nous restent.

Et maintenant, la cerise sur le pompon : on nous annonce que nos retraites vont être revalorisées de 0,3 %. Cinq fois moins que l’augmentation dont on aurait dû bénéficier si le code de la Sécurité sociale avait été simplement respecté, puisqu’il prévoit que les pensions soient revalorisées du montant de l’inflation moyenne sur l’année pour éviter toute dégradation du niveau de vie. Et l’inflation prévue d’après l’Insee est de 1,6 %. Et Bruno Le Maire ose dire sur RTL : "Mais ils ne seront pas perdants, leur pension de retraite continuera à être revalorisée." Il croit qu’on est tous gâteux ou quoi. Je n’ai que mon certificat d’études, mais y’a pas besoin de sortir de Polytechnique pour comprendre qu’une hausse de 0,3 % des pensions, quand les prix augmentent de 1,6 %, revient à une baisse du pouvoir d’achat.

D’après le baromètre de l’institut Elabe, publié le 6 septembre, 72 % des retraités déclarent ne pas avoir confiance dans le chef de l’État, alors qu’ils étaient 44 % en janvier et 35 % lors de son élection. On se demande vraiment pourquoi. Un type qui pour se faire élire déclarait chez Jean-Jacques Bourdin en décembre 2016 : "L’engagement que je prends ici devant vous, c’est que, avec moi, toutes les petites retraites auront leur pouvoir d’achat protégé." Et sur RMC encore, en février 2017 : "Je ne veux pas, moi, faire d’économies sur le dos ni des retraités, ni de celles et ceux qui sont à quelques années d’aller à la retraite. Et au 20 heures de France 2 en mars 2017 : "Je ne touche pas à la retraite de celles et ceux qui sont aujourd’hui retraités. Leur retraite sera préservée. Il n’y aura pas de perte de pouvoir d’achat, c’est essentiel !"

Alors je pose la question : 72 % qui n’ont pas confiance, comment est-ce possible ?Comment peut-il se trouver encore 28 % de retraités qui lui fassent confiance ? …Toute ma vie, j’ai payé pour aider les vieux et maintenant que je suis vieille, il faut que je paye pour aider les jeunes ?

 

Que vont-ils nous inventer encore ??
moi, je continue à distribuer des tracts pour Fabien Roussel, coller des affiches, participer à des rencontres ou réunions pour une politique alternative réellement à gauche et un rassemblement aux législatives sur une base commune avec une répartition équitable des candidatures communes.
Jean-Paul Moreau
Bourgueil

 


03/03/2022
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UKRAINE : la France doit prendre l’initiative d’une conférence de sécurité collective (Extraits)

#lien vers l'article original

Europe orientale : Pour aller à l’encontre des somnambules et des va-t-en-guerre la France doit prendre l’initiative d’une conférence de sécurité collective (Extraits)

La concentration militaire extrême, en Ukraine, en mer Noire, voire dans le Pacifique, accentue l’instabilité et la volatilité de la situation qui peut dégénérer d’une manière incontrôlée au moindre incident, ou à la moindre provocation, d’où qu’elle vienne. Selon les données du ministère de la Défense russe, 30 navires russes de la flotte de la mer Noire ont pris la mer. Le renforcement annoncé ces derniers jours de la présence militaire de l’Otan en Pologne et en Roumanie aggrave les risques. En utilisant la théâtralisation et l’exacerbation de la tension, les États-Unis évacuent la majeure partie de leur personnel diplomatique à Kiev et brûlent des documents confidentiels.

Comment en est-on arrivé là ?

L’Otan porte la responsabilité principale des risques de guerre. Les États-Unis ont fait le choix de son extension en Europe de l’Est, en 1999 et 2004, commençant dès 2010 à déployer le « bouclier antimissile » dans cette région. L’autre aspect de cette responsabilité historique concerne cette fois-ci l’Ukraine. Comment réagiraient les États-Unis si les Russes déployaient des missiles anti-char ou des forces spéciales au Canada et au Mexique ? Bien évidemment, les couloirs du pouvoir en Russie ont eux aussi leurs nationalistes et leurs militaristes. Le régime actuellement en place à Moscou, issu lui-même du coup d’État de 1993, à l’époque avec la bénédiction des Occidentaux, est clérical, autoritaire et ultra-libéral. Pourtant, face à un pays dont la doctrine n’a rien à voir avec l’Union soviétique, mais replonge dans le souvenir du tsar Alexandre III qui disait que « la Russie n'a que deux alliés : son armée et sa flotte », et dont l’économie rentière dépend des cours mondiaux des hydrocarbures, la responsabilité première des tensions penche clairement du côté d’une alliance militaire qui possède à elle seule plus de la moitié des capacités guerrières mondiales.

Emmanuel Macron dit vouloir poursuivre le « dialogue » avec Moscou. Sa visite à Moscou, suivie d’un passage à Kiev, fut une initiative bienvenue. Mais son action trouve rapidement ses limites, car elle est indissociablement liée à l’Otan. L’envoi de troupes françaises en Roumanie, annoncé par Emmanuel Macron, ne vont clairement pas dans le sens de la désescalade.

La France peut et doit prendre des initiatives immédiates :

  • Notre pays doit exiger d’être réellement partie prenante des discussions, alors que les Européens en sont pratiquement écartés, en suspendant la participation de la France aux opérations avec les États-Unis en Europe.
  • Il doit se dégager de la tutelle de l’Otan en prenant l’initiative de proposer l’organisation, sous l’égide de l’ONU, d’une conférence de paix et de sécurité collective afin de négocier un règlement politique général des sources de tensions. En cas de désaccords persistants, le dernier mot devra revenir aux peuples en application du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
  • Le déploiement des troupes françaises en Roumanie doit être stoppé et nos forces stationnées en Estonie doivent être rappelées.
  • Rappelons que la France et l’Allemagne se sont opposées à l’entrée de l’Ukraine dans l’Otan lors du sommet de Bucarest de 2008. Il revient à la France de s’opposer à toute nouvelle extension de l’Otan.
  • Les représentants de la France doivent s’opposer aux sanctions contre la Russie et la Biélorussie, qui sont totalement contre-productives.
  • Le processus de sortie du commandement militaire intégré de l’Otan, que la France a rejoint sous Nicolas Sarkozy, doit être sans délai engagé, dans la perspective de la sortie pure et simple et de la dissolution de l’Otan.

Contre la logique de blocs défendue par l’Otan, et les menaces qu’elle fait peser sur l’Europe et le monde, il est indispensable d’avancer vers un nouvel espace commun de sécurité collective en Europe, incluant la Russie, favorisant une approche globale des questions de sécurité, dans ses dimensions géopolitiques, environnementales, démocratiques, sociales, économiques et commerciales. Ce sont des initiatives politiques et diplomatiques qui s’inscrivent dans cette logique qu’il convient, urgemment, de prendre.

La sécurité de l’Europe dépend de la sécurité de la Russie. Aucune grande décision sur la sécurité collective en Europe ne s’est prise sans la Russie, et encore moins contre la Russie, que ce soit la conférence d’Helsinki de 1975, ou le sommet de l’OSCE de Paris en 1990.

Minuit moins cinq n’est pas encore minuit.

Vincent Boulet

responsable des Questions européennes

membre de la Commission des relations internationales du PCF

 

 


17/02/2022
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Riches ou pauvres, qui va payer?

 

Toujours plus pour les plus fortunés:

les nouvelles faveurs que prépare le gouvernement des riches

 

Paru dans l’Humanité, Vendredi 5 Mars 2021

Aider ceux qui en ont le moins besoin pour relancer l’activité.

Après les milliards versés sans condition aux entreprises, le ministre de l’Économie relance la théorie fumeuse du ruissellement et annonce de nouvelles incitations et ristournes en faveur des plus aisés.

Ça ne ruisselle toujours pas. Malgré quatre années du quinquennat consacrées à faire gonfler le patrimoine des riches – fin de l’ISF, flat tax,… – pour qu’il se déverse en consommation et en investissements dans les entreprises, le flux de ces liquidités reste bouché en haut. Depuis le premier confinement, les 10 % des Français les plus riches ont amassé plus de 100 milliards d’euros d’épargne. Bruno Le Maire n’en démord pas. En cheville ouvrière de l’idéologie du ruissellement, le ministre de l’Économie pense à relancer l’économie française en offrant de nouveaux cadeaux à ceux… qui en ont le moins besoin. À charge pour ces derniers de sortir leurs magots. Pour cela, il redouble de largesses. Le régime fiscal de l’assurance-vie (30 % du patrimoine des 0,1 % les plus aisés de France) est déjà bien avantageux. L’hôte de Bercy a annoncé ce jeudi la labellisation de 150 fonds dédiés aux « prêts participatifs ». Il s’agit, pour ceux qui en ont les moyens, de prêter de l’argent à des entreprises à taux d’intérêt de 5 à 6 %. Une aubaine, quand les assurances-vie atteignent péniblement 1,5 % de rendement. D’autant que le dispositif est garanti à 30 % par l’État. Une baisse des impôts sur les donations et transmissions entre les générations, supérieures à 100 000 euros, est dans les tuyaux. Enfin mardi, Bercy annonçait « une souplesse pour le paiement de l’impôt sur les sociétés », que seules paient les entreprises bénéficiaires.

« Ce n’est pas un plan de relance, mais un plan de défiscalisation »

Ces mesures se placent dans la droite ligne de celles du plan de relance, qui a ouvert un nouvel acte de cadeaux et baisses d’impôts aux entreprises, sans contreparties. « Ce n’est pas un plan de relance, mais un plan de défiscalisation, corrige l’économiste Maxime Combes, puisque seuls 0,8 % des fonds iront aux plus modestes et que 20 % sont des cadeaux fiscaux. Le seul fil conducteur de ce quinquennat demeure la baisse des impôts des plus riches, du capital et des entreprises », poursuit le coauteur du rapport « Les corona-profiteurs du CAC 40 », avec l’Observatoire des multinationales.

« C’est dans ces moments de crise qu’il faut profiter de l’argent de l’État. Croyez-moi, ce n’est pas tous les jours que vous entendrez un ministre de l’Économie vous dire : vous avez besoin d’argent, je vous en donne », lançait sous les applaudissements nourris Bruno Le Maire, en octobre dernier, devant un parterre de patrons. Il n’a pas trahi sa parole. À la tendance longue – les aides publiques aux entreprises augmentent de 5 à 6 % par an depuis quinze ans pour atteindre 150 milliards d’euros avant la pandémie – s’ajoutent les aides sectorielles, le chômage partiel, les 100 milliards du plan de relance, les 10 milliards de baisses d’impôts de production, ou encore les prêts garantis par l’État. Seuls ces derniers sont soumis à une condition : ne pas détenir de filiale dans un paradis fiscal. Mais la liste française de ces pays n’a rien de dissuasive, puisqu’elle ne reconnaît comme tels ni le Luxembourg, ni les Pays-Bas, Malte… Les sociétés bénéficiaires peuvent profiter en toute quiétude de cette manne d’argent public : depuis le rapport qui a démontré l’inefficacité globale du C ice, plus aucune étude d’impact officielle concernant ces aides n’a été commandée.

Le pognon de dingue qui coule sur les premiers de cordée provient d’une autre source. « En 2020, en pleine crise, les deux tiers des entreprises du CAC 40 ont versé des dividendes, huit ont même augmenté les versements à leurs actionnaires par rapport à 2019. On se dirige vers une saison 2 de dividendes encore plus faste et les plans de suppression de postes vont continuer », prédit Maxime Combes. Pour lui donner raison, Carrefour vient de publier des résultats record. « Les meilleurs depuis vingt ans », s’est réjoui le PDG Alexandre Bompard, qui annoncera prochainement à quel point il chérira ses actionnaires. De son côté, SFR a officialisé la suppression de 1 700 postes, mercredi, au lendemain de l’annonce des 4,2 milliards de bénéfices avant impôts réalisés en 2020, tandis qu’une enquête pour fraude au chômage partiel pèse sur le groupe et que la fortune personnelle du PDG, Patrick Drahi, a doublé entre mars et décembre 2020. « Alors que l’hôpital est à l’agonie, l’argent public sert à rémunérer les actionnaires et à payer des PSE », déplore l’économiste Maxime Combes.

La fortune de Bernard Arnault a doublé pendant la crise

« Ces aides publiques aux plus riches ont fait augmenter la dette et celle-ci commence à être instrumentalisée », alerte de son côté Raphaël Pradeau, porte-parole d’Attac. Mardi encore, au Sénat, le ministre de l’Économie assurait : « La France remboursera sa dette publique », et il excluait « toute augmentation d’impôt ». Bercy évalue la dette liée au Covid à environ 215 milliards d’euros. Pour la résorber, une nouvelle commission présidée par l’économiste très orthodoxe Jean Arthuis est chargée de plancher sur de nouvelles réformes dites structurelles… « Le gouvernement réalise des centaines de millions d’euros d’économies sur le dos des allocataires des APL et 1,3 milliard sur celui des chômeurs avec la réforme de l’assurance-chômage. La fortune de Bernard Arnault a doublé pendant la crise quand un tiers des étudiants vivent sous le seuil de pauvreté. Ce gouvernement prend aux pauvres pour donner aux riches », résume le militant associatif.

Face à l’explosion des inégalités, même un patron comme Louis Gallois demandait le mois dernier une taxe exceptionnelle sur les plus fortunés. Pour Maxime Combes, une telle mesure risque de laisser entendre que seuls ces derniers mois de crise expliquent les inégalités de richesse. « Imposons des conditions sociales et écologiques aux aides publiques et rétablissons une vraie progressivité de la fiscalité. Après, pourquoi pas, taxons ceux qui se sont engraissés pendant la pandémie », tranche l’économiste. Raphaël Pradeau se souvient : « Rappelons-nous le principal message des gilets jaunes : rendez l’ISF d’abord. »

Pierric Marissal

 


07/03/2021
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Maintien de l'ordre: retour à l'Ancien Régime

 
 

Une réforme discrète et hop ! la France est revenue à l’Ancien Régime

7 novembre 2020 / Jean-Claude Boual

 

Un décret, pris au cœur de l’été, a modifié radicalement la façon d’administrer le pays. Désormais, tout ce qui organise la vie sociale locale (urbanisme, biodiversité, éducation…) est devenu le fait du ministère du « maintien de l’ordre ». La mise en œuvre de l’état d’urgence l’illustre déjà, explique l’auteur de cette tribune.

Jean-Claude Boual, syndicaliste et militant associatif, a été président du Collectif des associations citoyennes pendant cinq ans (2014-2019). Il a aussi travaillé près de quarante-cinq ans sur la question des services publics, en tant que fonctionnaire, dans plusieurs ministères.

Dans une discrétion totale, au cœur de l’été, le gouvernement a modifié l’organisation des services déconcentrés de l’État dans les départements. Par un décret du 14 août 2020, les Directions départementales interministérielles (DDI), sous la responsabilité du Premier ministre depuis leur création, en décembre 2009, deviennent « des services déconcentrés de l’État relevant du ministre de l’Intérieur. Elles sont placées sous l’autorité du préfet de département ».

Ce texte change fondamentalement la façon d’administrer le pays, subrepticement.

Pour comprendre, il faut s’intéresser au fonctionnement de l’administration de l’État dans les territoires, et remonter un peu en arrière. Jusqu’en 2009, les ministères avaient chacun des services déconcentrés, dans les régions et les départements. Les questions d’écologie étaient traitées par les services et des personnels qualifiés du ministère de l’Écologie, les questions d’emploi et sociales par le ministère du Travail et des Affaires sociales.

En 2009, il a été décidé de regrouper les services départementaux de ministères différents dans des directions communes (par exemple, la Direction départementale des territoires, DDT, regroupe à la fois des missions liées aux ministères des Transports, du Logement et de la Transition écologique). Les Directions départementales interministérielles ont donc été créées. Dépendant auparavant de plusieurs ministères à la fois, elles ont logiquement été placées sous l’autorité du Premier ministre, les préfets de département en assurant la coordination sous son autorité. Elles restaient en liaison avec leurs anciens ministères de tutelle, les ministères techniques (Écologie, Agriculture, etc.).

La grande rupture instituée par ce décret du mois d’août, c’est qu’il évince le Premier ministre, et prévoit que, désormais, ces directions départementales seront rattachées au ministère de l’Intérieur. C’est-à-dire que tous les champs de compétences de ces directions, qui organisent la vie sociale (urbanisme, logement social, biodiversité, transition écologique, agriculture, éducation populaire, jeunesse et sport…), vont désormais être placés sous l’autorité du ministère de l’Intérieur et du préfet de département (dont la carrière dépend du ministère de l’Intérieur).

Les significations politiques et administratives de ce changement de tutelle sont lourdes.

Le social, l’écologie… désormais subordonnés au maintien de l’ordre

Tout d’abord, ces services perdent ainsi leur caractère interministériel. Tout n’est plus vu que sous le prisme d’un seul ministère, le ministère de l’Intérieur. Or, pour ce ministère, la priorité est l’ordre public.

Toutes les missions énumérées ci-dessus (social, écologie, agriculture…) passent au second plan. Considérons, par exemple, celles du ministère de la Transition écologique. Eh bien ! L’écologie est aujourd’hui subordonnée au maintien de l’ordre. Après l’incendie de l’usine Lubrizol, à Rouen, le 26 septembre 2019, nous en avons eu une illustration : ce n’est pas le ministère de l’Écologie qui, normalement, a la tutelle de ces installations classées Seveso, qui a communiqué, mais le préfet. Or les fonctionnaires du ministère de l’Écologie avaient des choses à dire, qu’ils n’ont pu dire. Autre exemple, actuel celui-ci, la mise en œuvre de l’état d’urgence sanitaire est réalisée par l’Intérieur et les préfets, le ministère de la Santé restant au second plan. Ce qui explique que la gestion de la crise passe d’abord par des mesures répressives.

Il est donc à craindre que l’action contre le dérèglement climatique, et en faveur de la transition énergétique et de la biodiversité — dont le gouvernement parle pourtant beaucoup —, devienne subsidiaire.

Un retour subreptice à l’Ancien Régime

Cette réforme renforce également les pouvoirs des préfets, pour lesquels la fonction d’agent du ministère de l’Intérieur prend le dessus sur la fonction de représentant de l’État. L’article 2 du décret prévoit en outre que les carrières des fonctionnaires de ces directions départementales, l’organisation du service, les conditions de travail et ses missions dépendent désormais aussi du ministère de l’Intérieur. C’est donc comme si les ministères de la Transition écologique, de la Santé, du Logement, de la Jeunesse et des Sports perdaient leurs fonctionnaires dans les départements, au profit, là encore, de l’Intérieur. Il devient le seul ministère présent dans les territoires.

Ce mode de gouvernement est donc une sorte de retour à l’Ancien Régime. Aujourd’hui, tout comme le roi jadis, Jupiter-Macron ne gouverne plus qu’avec deux ministres : le ministre des Finances pour les questions de budget (l’Intendant de la Ferme générale d’autrefois, l’une des figures les plus honnies des révolutionnaires, car chargé de récolter l’impôt auprès de la population, quand les nobles et le clergé en étaient dispensés), et le ministre de l’Intérieur (le Lieutenant général de la police sous l’Ancien Régime, qui avait tout pouvoir sur les questions d’ordre public, notamment pour réprimer les pauvres), pour le maintien de l’ordre public et les autres affaires intérieures de l’État — les autres ministres étant là pour la décoration.

Une politique qui conforme l’État aux desiderata des multinationales

Cette décision n’a rien d’isolé et d’arbitraire. Elle relève d’un mode de gouvernement réfléchi, qui vise à favoriser l’activité économique des multinationales dans le contexte de la mondialisation. Celles-ci n’ont pas besoin d’une administration comme celle du ministère de la Transition écologique, qui demande de respecter la loi sur l’eau ou la qualité de l’air, et rallonge le temps nécessaire à la mise en œuvre d’un projet. Pour embêter le moins possible les multinationales, on relègue les administrations techniques au second plan. Les autorisations pour construire les « grands équipements inutiles », comme les immenses centres commerciaux, les fermes de mille vaches ou à plusieurs milliers de porcs ou dizaines de milliers de poulets, seront accordées plus rapidement et facilement, avant même que le public soit averti, afin que la décision ne puisse pas être contestée, notamment en justice.

Dans le même temps, l’État assure à ces multinationales la sécurité publique pour mener à bien leurs projets. Une sécurité face aux contestations, aux manifestations, mais aussi une sécurisation de leurs démarches auprès de l’administration ou de la justice. C’est-à-dire la garantie que les normes ou les recours n’empêcheront pas un projet de construction d’usine, d’installation potentiellement polluante, d’aboutir.

Le message envoyé par cette décision est clairement que l’écologie n’est ni une priorité ni digne d’être au cœur d’une politique publique.

Ce décret, apparemment technique et difficilement compréhensible par le grand public, montre donc une dérive autoritaire du pouvoir. Du point de vue du bon gouvernement du pays et des territoires, concentrer tous les pouvoirs sur un seul ministère axé sur le maintien de l’ordre, et laisser tous les autres domaines (économique, social, financier, culturel, etc.) entre les mains des multinationales est une faute grave, ou alors il s’agit d’un choix politique délibéré : ce qui compte, c’est le maintien par la force de l’ordre capitaliste néolibéral.

 

 


10/11/2020
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La lettre de Patrick Le Hyarick

La Lettre du 30 octobre 2020

patrick-le-hyaric.fr/

#Version en ligne

De toutes parts – surtout du côté des plus hautes autorités de l’Etat – il avait été annoncé qu’il n’y aurait pas de deuxième vague de l’épidémie de Coronavirus. Puis, le 14 juillet dernier, un « nous sommes prêts » avait été lancé avec assurance et aplomb par le président de la République, au cas où par hasard elle surviendrait quand même. La vérité c’est que malgré la réunion dite du « Ségur de la santé, le pouvoir a continué à fermer des lits dans de nombreux hôpitaux, à Caen, Nantes, Tours, Limoges, Nancy, Reims, Marseille, Nice…

 

Aujourd’hui la deuxième vague est là, et elle semble arriver avec plus de force que la première. Certains médecins ont même annoncé ces derniers jours que l’épidémie est hors de contrôle. De fait le nombre de malades augmente, tout comme le nombre de lits de réanimation occupés. Autrement dit, même si nous savons qu’il est difficile de combattre ce virus, il faut bien noter que cette reprise épidémique signe l’échec de la stratégie gouvernementale à laquelle il faut évidemment ajouter les politiques d’austérité menées depuis des années sous injonctions des institutions européennes. Nous pensons à toutes celles et ceux qui sont touchés par la maladie et à leur famille en souffrance. D’autres malades en attente de soins voient leurs traitements ou opérations retardés du fait de la sur-occupation des hôpitaux, avec parfois de graves conséquences à moyen terme.

 

Il est indispensable de prendre toutes les mesures de précautions et de protections sanitaires. On s’étonnera cependant que les travailleurs puissent se rendre sur leurs lieux de travail mais qu’on ne puisse pas aller au théâtre, au cinéma ou à la librairie du coin. D’autre part, dès lors que les masques sont obligatoires parce qu’ils constituent un moyen de préservation de la santé, ils doivent être gratuit. Une campagne populaire devrait être animée pour cet objectif.

Aux angoisses et aux difficultés sanitaires, sociales, écologiques, notre société doit faire face avec les attentats terroristes à une série de coups violents, barbares, fascisants. C’était déjà le lot de plusieurs pays à majorité musulmane depuis des années. Mais il semblerait que les partisans ou adeptes de Daech ou d’Al-Quaida aient décidé de s’attaquer à notre pays, et ce sont des concitoyens qui en sont victimes. Ceci a lieu dans le contexte du procès de l’attentat contre nos amis de la rédaction de Charlie Hebdo.

 

Des forces et des élus de droite et d’extrême droite, comme des secteurs du pouvoir, s’acharnent à réclamer plus de restrictions des libertés et droits. Ils procèdent à des amalgames odieux qui dénigrent les musulmans tout en s’attaquant aux forces de gauche. S’y est ajouté l’offensive lancée le président Turc contre la France et les valeurs républicaines, excitant tous les fanatismes et obscurantismes. Ainsi, la cohésion dont avait globalement su se prévaloir la France lors des derniers attentats se fissure dangereusement sous l’effet d’un inquiétant ballet politicien.

 

S’y retrouvent anciens et actuels ministres et quelques intellectuels qui s’évertuent à cibler les militants et organisations de gauche, rendant un bien mauvais service à l’unité nationale qu’ils prétendent défendre. Celles et ceux qui, parfois confusément, se sont levés contre le racisme que subissent les musulmans de France - ou qui en ont « l’apparence » comme le disait de manière révélatrice M. Sarkozy- ne sauraient être confondus avec les islamistes qu’au prix d’un raccourci démagogique teinté d’opportunisme politicien. Ce chœur droitier répandant l’opprobre et falsifications a repris à son compte le concept inventé par l’extrême droite d’islamo-gauchisme. Tout comme leurs ainés disaient hier « judéo-bolcheviques ». Que des organisations réactionnaires se servent du combat antiraciste pour avancer leurs pions ne fait aucun doute. Mais faire des militants antiracistes les alliés du fondamentalisme islamique est une chose abjecte qui ne sert que les intérêts d’un agenda obscurantiste au service des extrêmes-droites islamistes et nationalistes.

 

A ce point de leurs anathèmes ils déroulent, sans se préoccuper des principes républicains, de la constitution ou des traités internationaux qu’ils disent chérir tour les matins, tout le programme de l’extrême droite fascisante : expulsion des étrangers condamnés, fin du regroupement familial, suppression du recours individuel devant la Cour européenne des Droits de l’homme, remise en cause du droit d’asile, et même arrêt de l’immigration. Que d’amalgames au service de leurs attaques contre les droits humains alors que la France dispose déjà d’un puissant arsenal pour s’attaquer à l’islamisme politique de combat. Ajoutons l’ambiance inquiétante rappelant les pires périodes de notre histoire. La qualification d’islamo-gauchiste conduit à toutes les libertés politiciennes dans le cadre d’une bataille idéologique qui vise en réalité à démolir les principes républicains. Autrement dit, cette droite extrême qui se trouve aussi au gouvernement et au sein du parti de la droite et à l’extrême droite, rejoint l’islamisme politique qu’elle prétend combattre. Ainsi se sont multipliées les attaques contre l’observatoire de la laïcité, une charge a été sonnée contre les rayons halals des supermarchés, la réouverture des bagnes a été demandée dans une émission de télévision avant d’expliquer qu’il devient nécessaire d’abandonner « l’Etat de droit qui nous désarme », et le siège du Parti communiste a été souillé du mot « collabo ». En utilisant un tel mot, peut être veut-on conduire un fou furieux des deux rives des extrêmes droites à produire un acte de « résistance » en tuant quelqu’un ? Cette tenaille doit être desserrée. Car non, la France n’est pas plus prémunie d’un nationalisme et d’un racisme dispensés à haute dose que de l’islamisme politique de combat. Et il est fort probable que les premiers servent les intérêts du second, et inversement. Si le combat antiraciste a pu prendre des chemins tortueux ou trouver des alliés de circonstances, c’est qu’il a été laissé en souffrance, et avec lui, surtout, le combat pour une égalité véritable. La responsabilité première incombe, et de loin, à des responsables politiques qui ont vidé la République de sa substance sociale au profit d’un ordre capitaliste inégalitaire. Le brouillage idéologique et politique ainsi organisé sciemment vise à instaurer un Etat d’exception permanent sur le dos d’une religion pour permettre de sauver le capitalisme titubant. Elle vise aussi à remettre en cause l’universalisme républicain et à démolir la loi de séparations des églises et de l’Etat porté en 1905 par la gauche et une partie d’autres républicains. De cette loi ne découle ni une laïcité ouverte ou fermée, ni une ultra-laïcité. La laïcité n’est pas une religion à opposer à d’autres religions, elle est au contraire le garant de la liberté de croire ou de ne pas croire, le garant de la liberté de culte et de la neutralité de l’Etat. Or les forces du spectre de droite et d’extrême droite ont décidé de travestir la laïcité pour en faire un principe de discrimination envers les musulmans. Ceux qui veulent réécrire la loi croient le moment venu pour imposer LEUR loi.

 

Certes, la République française proclame son ambition à former une communauté de citoyens libres, égaux, et fraternels par-delà les origines, croyances et identités, et son refus conséquent de reconnaître en son sein des « communautés minoritaires » auxquelles l’Etat devrait reconnaître des droits et des devoirs spécifiques. Elle dit ainsi sa vocation politique universelle.

 

Mais il est peu dire que cette promesse est laissée en jachère par trente années de politiques libérales et différentialistes, par l’atrophie de la souveraineté populaire et donc de la citoyenneté, par une politique de la ville conçue pour parquer les populations immigrées, la destruction des institutions sociales égalitaires née de la Libération, par la montée instrumentalisée d’un racisme décomplexé et la vie impossible faite aux immigrés. Comment, dans de telles conditions, mener à bien le projet d’intégration, non pas à une identité française fantasmée et figée, mais à la citoyenneté qui, seule, peut permettre de définir l’identité française de demain ?

 

Cette promesse ne peut s’accomplir que par la force d’une unité populaire. Celle qui a toujours permis à la République de s’élever en dépassant le cadre étroit des droits formels. Les capitalistes, eux, savent faire passer leurs intérêts avant toute autre considération, affichant l’unité nécessaire à leur domination, par-delà les religions, pays et identités. Les classes populaires et ouvrières, les salariés exploités sont, eux, en permanence travaillés par le venin diviseur. Voilà le piège redoutable. Cette unité est rendue impossible par la segmentation des classes populaires, attaquées par des assauts différencialistes qui prospèrent sur les trahisons antirépublicaines de ceux qui n’ont que le mot République à la bouche.

 

Ajoutons que la récupération/dénaturation du concept de laïcité par la droite et l’extrême droite participe d’une opération de brouillage de ce qu’il est, en France comme dans un monde qui n’est plus imperméable aux débats hexagonaux. Et par la même occasion tend à ranger la France dans le camp des pays ennemis d’une religion, stigmate considérablement renforcé par une politique étrangère alignée sur celle de l’OTAN et des Etats-Unis. Que des despotes ou apprentis satrapes, secondés par quelques prédicateurs illuminés, manipulent ces errements géopolitiques ne doit pas nous faire oublier qu’ils existent et qu’ils nous coûtent cher. La France devrait exprimer à la face du monde son refus net du racisme en même temps que sa vocation universelle et républicaine, à savoir le titre de citoyen offert à quiconque la rejoint pour bâtir sur des bases démocratiques un projet politique. Elle doit tout autant sortir des logiques impérialistes dans lesquelles elle s’est placée, sous commandement du grand capital.

 

Car il faut prendre la mesure des difficultés qui nous assaillent. Toutes les études disponibles indiquent un décrochage générationnel d’une partie importante des jeunes français de confession musulmanes vis-à-vis de la République. Il faut d’urgence cerner les ressorts du phénomène pour se tourner vers cette jeunesse minée par le mépris, le chômage, la précarité, dont l’avenir n’est garanti que par les solidarités intra-communautaires. Les conséquences de la crise sanitaire risquent d’ajouter une couche de désarroi pour cette génération que le gouvernement cherche à utiliser comme variable d’ajustement du marché de l’emploi. Tous les efforts doivent être menés pour leur proposer un travail ou une formation, « quoi qu’il en coûte », avec l’objectif que de cette classe d’âge ne sorte aucun chômeur. C’est une condition nécessaire pour sortir des milliers de ces jeunes de l’enfermement identitaire et religieux, comme l’est la mise en œuvre des préconisations du plan Borloo, déchiré par M. Macron.

 

Il conviendrait, de plus, de savoir comment et par qui, en quelques années, s’est imposée auprès d’une jeunesse déboussolée une version archaïque et d’importation de la religion musulmane. L’islam aussi rétrograde que violemment capitaliste de quelques pays du Moyen-Orient fonctionne comme une franchise. Ces pays dont l’influence repose sur la rente pétrolière, l’alignement atlantiste et la violence théocratique, mènent depuis des années une lutte d’influence à l’échelle planétaire, gagnant des positions de pouvoir réels et symboliques extrêmement solides, rachetant avec la bienveillante complicité de nos dirigeants ici un club de foot, là un château, là encore des parts dans les conseils d’administration de grands groupes dont ils arbitrent la destinée. Et dans leurs bagages, leur conception de la religion, toujours.

 

Par la force d’une propagande habile matinée de « soft-power », leur conception de l’islam s’est peu à peu substituée aux traditions musulmanes maghrébines, à un islam construit sur les bords méditerranéens, sédimenté par les cultures locales, juives, berbères, chrétiennes, grecques et arabes ; par les allées et venues de la science et du savoir sur les différentes rives de notre mer commune. Si bien que les plus âgés parmi les Français musulmans peinent à avoir prise sur une partie de la jeunesse musulmane travaillée au corps par tout un arsenal idéologique nouveau. L’offensive du président Erdogan jumelée avec ses opérations militaires sur au moins sept théâtres d’opérations est significative des dérèglements du monde et des fausses routes suivies par la France et l’Union Européenne, faisant de la Turquie le gardien des réfugiés fuyant les bombes en Syrie, pays où la Turquie soutien les terroristes contre le pouvoir syrien. N’oublions pas que la Turquie fournit la moitié des imans en France avec les financements qui les accompagnent. L’accord dit « de sécurité » avec la Turquie existe toujours pour faire la chasse ici aux militants Kurdes. Sans oublier le rôle joué par les Etats-Unis dont l’ambassade en France cherche à séduire, à coups de millions de dollars et sur des bases religieuses et éthiques, cette jeunesse des quartiers populaires qui se sent légitimement trahie et laissée pour compte.

 

C’est un nouveau contrat de citoyenneté que la République s’honorerait à proposer, surtout à sa jeunesse, et qui viserait à faire entrer la France dans un nouvel âge de son histoire. Sa réalisation sous la coupe d’un capitalisme agressif et marketing qui entretient les divisions communautaires

 


01/11/2020
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les Ehpad en pleine crise éthique

 

 

Fin de vie, contention: les Ehpad en pleine crise éthique

 PAR 

 

 

L’administration des soins en Ehpad ainsi que les règles régissant la contention sont revues dans l’urgence, provoquant l’indignation de certains soignants. Selon les chiffres encore partiels du gouvernement, 884 décès « rattachés au Covid » sont à déplorer depuis le 1er mars dans ces établissements.

 

 

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«C’est violent », lâche Carine*. Cette infirmière décrivait la semaine passée, dans Mediapart, l’organisation mise en place pour accueillir les résidents Covid-19 de son Ehpad des Hauts-de-Seine. Une semaine plus tard, elle se retrouve en première ligne face à l’épidémie.

Déjà trois décès dans l’établissement, et encore onze autres patients testés positifs au virus. « Il se propage à une vitesse incroyable, témoigne Carine. J’étais de repos le week-end dernier et, lundi, j’avais l’impression qu’ils avaient tous perdu 10 kilos, à voir leur visage meurtris. Quand je pars, je crains de ne pas les retrouver vivants. » Aucun transfert possible dans les hôpitaux du secteur, « tous surbookés ».

L’infirmière décrit aussi ces décès brutaux, en quelques heures seulement : « Nous n’étions pas du tout préparés à cela. Une résidente avait quelques symptômes, des maux de ventre, une petite toux. Elle est morte en deux heures. Ça va vite, très vite. »

Alors que le gouvernement commence seulement à réagir, à recenser et à dérouter une partie des moyens vers les quelque 11 000 établissements collectifs d’accueil des personnes âgées, la réalité du terrain semble quasiment inchangée. Carine, par exemple, était seule hier pour la surveillance infirmière de 37 résidents, dont 11 Covid-19, malgré la mobilisation de la réserve sanitaire dans son établissement.

Impossible dans ces conditions d’être au plus près des patients. « Hier, nous n’avions plus de blouses en papier pour rentrer dans les chambres. On a réussi à trouver des blouses de bloc auprès d’un hôpital. Ça ira pour une semaine, et après ?, s’interroge Carine. Même les cartons spéciaux pour jeter nos déchets médicaux contaminés commencent à manquer. Pour les médicaments, ça va, pour le moment, on gère. »

Stéphanie Lévêque, médecin coordonnatrice dans trois Ehpad de Haute-Garonne, ne peut pas en dire autant, elle qui craignait déjà la semaine dernière de ne pas avoir de quoi assurer des soins palliatifs décents. « Dans un de mes Ehpad, il n’y aura bientôt plus de Valium ni de scopolamine, le médicament indiqué pour les encombrements de type bronchite. Nous allons manquer aussi de sédatifs. Je suis en train de constituer un stock à partager entre mes trois établissements pour parer au plus pressé. »

Ce médecin s’inquiète aussi de la lenteur des procédures administratives et réclame depuis trois semaines que soit appliquée la possibilité pour les professionnels en ville de se fournir en midazolam auprès des pharmacies hospitalières. Cette injection, utilisée dans le cadre de la loi Leonetti-Claeys, permet une sédation profonde pour deux indications particulières, les hémorragies massives et la détresse respiratoire aiguë.

L’obstacle est double : si les autorités de santé ont conscience qu’il faut en laisser l’accès aux praticiens des Ehpad, pour leurs patients qui ne seront pas transférés à l’hôpital faute de places, les arbitrages se font attendre au ministère de la santé afin d’éditer l’arrêté officiel. « J’espère que le temps administratif ne causera pas de mort douloureuse par des asphyxies non soulagées », souligne Stéphanie Lévêque. Par ailleurs, le midazolam faisant partie des médicaments prioritaires pour les patients ayant contracté le Covid-19 et hospitalisés en réanimation, sa « rétrocession » en ville est limitée (voir cet article sur les pénuries naissantes à l’hôpital).

 

franceinfo

 

 

 

? "Il n'y aucune demande de limitation de recours de la morphine auprès de qui que ce soit" : Olivier Véran, le ministre de la Santé, répond à la députée LFI Mathilde Panot en séance à l'Assemblée nationale

 

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Olivier Véran répond aux questions de l'opposition sur la pénurie de médicaments. © franceinfo

 

Selon un rapport d’une agence régionale de santé (ARS) que Mediapart a pu consulter, une « tension sur le midazolam » est effectivement relevée. Il est également indiqué qu’une « prise en charge médicale alternative afin de permettre des soins palliatif en Ehpad » est en cours de rédaction.

Des médecins et directeurs d’établissements commencent effectivement à recevoir des consignes, en provenance des ARS ou de services de soins palliatifs hospitaliers, parfois relayées par les ordres locaux et les sociétés savantes, ce que confirme le ministère de la santé interrogé par Mediapart. Il s’agit d’adapter les procédures classiques de prise en charge médicale, en cas de détresse respiratoire aiguë sans possibilité de transfert vers l’hôpital, déjà saturé ou sur le point de l’être.

Dans l’un de ces documents, que Mediapart a pu consulter, en date du 20 mars 2020, il est écrit que ces « propositions diffèrent des récentes recommandations en ce qui concerne les doses et modalités de surveillance », avant qu’il ne soit précisé que ces conseils ont été rédigés avant tout pour soulager les patients dans une « période exceptionnelle ».

« L’intention des démarches thérapeutiques proposées est d’assurer le confort de patients confrontés à un état asphyxique dont on sait que l’évolution sera rapidement défavorable, poursuit le document, et dans un contexte où « les réévaluations régulières habituellement pratiquées par les équipes soignantes ne pourront pas être assurées. » Avant de préciser : « Il ne s’agit pas de démarches visant à précipiter le décès des patients mais bien de leur assurer un apaisement. »

Ces mises en garde ne rassurent guère Nathalie*, infirmière dans une maison d’accueil spécialisée (MAS) d’un hôpital psychiatrique de l’est de la France. Les MAS sont des unités où des patients de longue date, atteints de maladie mentale et le plus souvent très dépendants, finissent en général leur vie. Dans son unité, où la moyenne d’âge avoisine les 75 ans, il y a déjà dix résidents suspectés Covid-19.

« Oui, il faut les soulager, mais à quel prix ? », s’inquiète Nathalie. Ici aussi, le personnel médical a reçu des fiches indiquant les différents protocoles à suivre en cas d’aggravation de la maladie et de non-hospitalisation, et que Mediapart a pu consulter. « On nous demande de mettre nos patients sous sédation, mais sans respirateur comme à l’hôpitalon va au décès !, s’alarme l’infirmière. On nous dit de gérer, de prendre soin d’eux, mais avec juste un peu d’oxygène et de morphine, comment fait-on ? »

La détresse de cette infirmière est immense : « J’espère que je n’aurai pas à faire le geste fatal. La question de la culpabilité va être énorme. Si on décide d’éteindre un patient en détresse respiratoire, si la famille le sait et porte plainte, est-ce que la direction nous soutiendra puisque rien n’est écrit noir sur blanc ? »

 

 

La crise sanitaire suscitée par le Covid-19 engendre d’autres impasses éthiques. Depuis l’apparition des premiers cas et décès dans les Ehpad, le confinement des résidents dans leur chambre s’est généralisé. Mais une partie des personnes âgées, et notamment celles, nombreuses, souffrant de troubles cognitifs de type Alzheimer, ont bien du mal à respecter cette règle. Elles peuvent, dans la minute, oublier ce que vient de dire l’aide-soignante, sortir de leur chambre pour déambuler dans les couloirs.

 

 


06/04/2020
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Gilets Jaunes-Revendications

Pour "PCF Section de Bourgueil"

Nous  partageons un grand nombre de revendications des gilets jaunes aux ressources insuffisantes, mais pas celles des égoïstes qui veulent diminuer les cotisations sociales et priver de moyens la Sécu et des caisses de retraites ou diminuer les impôts des fortunes scandaleuses et des hauts revenus.

Notre point de vue sur les questions des gilets jaunes :

 les élus, réduits jusqu'à ces derniers jours à l’état de godillots ou de serviteurs dociles d’une doctrine de pouvoir absolu du président des banques et des millionnaires. En effet, Macron et ses députés, appendices politiques du MEDEF, ont lâché 10 milliards d'aumônes sociales. Ils ont les moyens de faire mieux. Par exemple, la France est champion du monde pour le reversement des dividendes, la rénovation de la force de frappe nucléaire va coûter 18 milliards (source  mouvement de la Paix.) Continuons à faire valoir une autre utilisation, une redistribution directe ou indirecte des richesses stériles.

Questions GJ -Notre avis:

Q : Remettre l’ISF

>R: Approbation complète et le renforcer. Malheureusement cela est contre nature pour le président des riches et sa majorité!

Q : Supprimer le CICE

>R: Oui pour les entreprises qui reversent des dividendes à leurs actionnaires. Ensuite, le rediriger vers les artisans à faibles revenus et les PME en difficultés.

Q : Supprimer les hausses de taxe sur les carburants et combustibles

>R: Approbation complète pour la consommation populaire, les confirmer pour les gros consommateurs important des produits que l’on peut fabriquer en France. Les taxes sur les carburants, c'est comme la gabelle sur le sel avant la révolution de 1789.

Q : Augmenter le pouvoir d’achat du SMIC de 200€

>R: Approbation complète.et de façon dégressive pour les salaires inférieurs à [plafond à définir]. proposition: le SMIC à 1800€. Financement : les marges des entreprises réalisant des bénéfices (Grande surface de Bourgueil avec 150 salariés 1,5M€), mais apporter des aides ciblées aux PME et artisans en difficulté, aux commerces de proximité.

Q : Une politique de préservation humaine

>R: oui : sécurité du travail, prévention des risques de santé, professionnels et environnementaux, une médecine accessible en distance et en délais... et en coût!

Q : maintien des services publics de proximité, oui,  à moins d’une demi-heure de trajet pour les hôpitaux et maternités, pour les services des impôts...

>R: débattre dans les communes de l’opportunité des radars de vitesse et des limitations, augmenter le nombre de radars éducatifs, instaurer un système préventif par un sursis pour la première infraction, des amendes proportionnelles aux revenus.

Q : supprimer la journée de solidarité:

>R: La solidarité doit concerner d’abord les vrais riches. Limiter le prélèvement à une partie excessive des revenus. Affecter les fonds aux maisons de retraite populaires, en aides à la construction, pour des allègements de pensions, des emplois répondant aux besoins d’humanité.

Q : Gel des augmentations de taxes (CSG)

>R: La CSG doit être supprimée et remplacée par des cotisations sociales sur le travail,  la spéculation financière, les mouvements de capitaux, les actifs financiers stérilisés des entreprises et des banques.

Q : Une transition écologique équitable et solidaire

>R: Pas d’écologie punitive qui affecte les faibles et moyens revenus. Développer une politique de prévention des pertes d’énergie, d'aides de financement pour des moyens autonomes de production d’électricité renouvelable, reconstruire des entreprises de proximité, développer un réseau de proximité des services publics de transport. Avoir un grand débat sur les ressouces d'énergie et un référendum sur la production nucléaire d'électricité (nationalisée)

Q : Baisser les "charges" des entreprises:

>R: non ! C'est une demande du patronat et des actionnaires qui n'osent pas faire diminuer les salaires directs. «Charge » est un mot de l’idéologie libérale pour ne pas utiliser le terme de solidarité  "cotisations". Le capitalisme cherche à supprimer les cotisations sociales qui sont un salaire différé versé pour la sécu, les allocations et les retraites. Les cotisations pourraient être modulées en fonction du rapport résultat net/salarié.

Q : Redistribuer les bénéfices

>R: oui les répartir équitablement, les utiliser autrement: pour des augmentation des salaires, les investir dans la recherche et la modernisation, la baisse et l’aménagement du temps de travail (résultat net d’une grande surface locale : 10 000€/salarié et par an: 500€ pour les salaires, 500€ pour les cotisations sociales)

Q : Mieux se soigner, être secouru et aidé en cas de problème de santé ou accident

R : oui ! Financé par l’impôt. L’Etat baisse les impôts des plus fortunés, avec une plus forte progressivité on peut financer mieux les services de santé de proximité dans les campagnes et les banlieues, améliorer les coopérations entre les CHU et les hôpitaux de proximité, recruter plus de médecins et les répartir équitablement sur le territoire, revoir la tarification des actes, d’abord ceux des infirmières, supprimer les suppléments d’honoraires dont une grande partie revient à l'Etat par l'impôt

Q : Diminuer les avantages et le nombre d’élus:

>R: Non, la question est mal posée, produite par le rejet des politiques libérales menées par la droite, le PS, cachée par  le RN qui fait semblant d'être dans l'opposition mais refuse l’augmentation du SMIC. Les dictatures suppriment les élus pour opprimer le peuple. Celui-ci ne peut être représenté que par une proportionnelle intégrale à toutes les élections hors municipales. Les ouvriers et petits employés doivent pouvoir être élus. Il faut fixer une limite de revenu global des élus (10 000€ /mois?). Au lieu de supprimer des élus il faut les mettre en condition, voire les contraindre à bien faire leur travail de relais des besoins populaires contre les puissances financières, les rapprocher des électeurs par des consultations et des compte-rendus de mandats fréquents et obligatoires. Instaurer des fortes amendes pour absences aux séances sans motif valable. Des référendums d’initiative populaire sur les grandes questions de société…

 


15/04/2020
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Moustique tigre en Touraine

L’insecte est vecteur de maladies.

 

C’est l’Agence Régionale de Santé qui l’annonce : après l’Indre ou le Cher, le moustique tigre poursuit son expansion en Centre-Val de Loire et s’installe durablement en Indre-et-Loire.

« L’analyse des signalements de particuliers et les relevés de pièges pondoirs ont permis de détecter la présence du moustique tigre dans deux communes de Tours métropole : à Tours, aux environs de la place Coty et à Joué-lès-Tours, autour du cimetière de la Rabière. L’étendue des zones colonisées ne permet pas d’envisager de traitement insecticide » écrivent les autorités sanitaires.

En France, 58 départements sont désormais officiellement colonisés par le moustique tigre.

« Le moustique tigre peut transmettre certains virus (Dengue, Chikungunya, Zika) s’il pique préalablement une personne infectée récemment lors d’un voyage en zone intertropicale » indique encore l’Agence Régionale de Santé. Si la haute saison des piqûres c’est en été, l’insecte est « actif » jusqu’en novembre et surtout ses œufs résistent au froid de l’hiver… donc il réapparait comme une fleur au cours du printemps, et peut donc tranquillement étendre son influence.

Alors comment ralentir son expansion ?

1 – « Avant l’hiver, coupez l’eau au moustique pour éviter sa prolifération et vous protéger » indique l’ARS précisent que « chaque femelle moustique tigre pond environ 200 œufs. Au contact de l’eau (même en petites quantités : l’équivalent d’un bouchon de bouteille plastique lui suffit pour pondre), les œufs donnent des larves. C’est là qu’il faut agir, en supprimant toutes les eaux stagnantes ! »

2 - Couvrez les réservoirs d’eau : bidons d’eau, citernes, bassins avec un voile ou un simple tissu ainsi que les piscines hors d’usage. Éliminer les endroits où l’eau peut stagner, à l’intérieur comme à l’extérieur : coupelles des pots de fleurs, pneus usagés, encombrants, jeux d'enfants. Penser aussi à entretenir les sépultures dans les cimetières, lieux propices au développement des moustiques. Vérifier le bon écoulement des eaux de pluie des gouttières.

3 - Apprenez à reconnaitre le moustique tigre pour signaler sa présence. Il est tout petit (environ 5 mm, ailes et trompe comprises), il a des rayures noires et blanches (pas de jaune), sur le corps et les pattes, il vit et pique le jour, sa piqûre est douloureuse. Vous pouvez effectuer un signalement via le site www.signalement-moustique.fr.

 

https://www.info-tours.fr/articles/infos-pratiques/2020/10/22/13957/le-moustique-tigre-s-epanouit-en-touraine-3-astuces-pour-le-freiner

 


22/10/2020
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Inventons un autre monde

 

Bonjour à tous les "humains-d'abord"

 

La guerre Covid 19 en cache une autre:

Le clan libéral continue la lutte de classes: les propriétaires des grands moyens de production, d'échanges et de services participent à la solidarité parce que la santé de tous est menacée, y compris celle de leurs proches. Ils appellent à l'union "sacrée" en essayant d'étouffer les prises de conscience sur l'égoïsme de leur système.

Inventons ensemble un autre monde, solidaire et équitable.

Je propose de centraliser toutes les initiatives solidaires politiques ou associatives ayant en commun de faire passer la santé et les bien-être partagés équitablement de tous les humains, avant la recherche de profit maximum réservés aux plus favorisés. Laisser vos commentaires, les liens et avis constructifs.
 
Communication directe:

Jean-Paul Moreau
0six7197780six
Bourgueil
piver37[@]wanadoo.fr

 


30/03/2020
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La guerre du Covid en cache une autre

 

La guerre Covid 19 en cache une autre:

Le clan libéral continue la lutte de classes: les propriétaires des grands moyens de production, d'échanges et de services sont contraints de participer à la solidarité parce que la santé de tous est menacée, y compris celle de leurs proches. Ils appellent à l'union "sacrée", aux efforts individuels,  en essayant d'étouffer les prises de conscience sur l'égoïsme de leur politique. Ils maintiennent le dogme libéral: des aumônes pour les revenus modestes, mais pas de révision de l'ISF, pas d'impôts pour les gros revenus, des aides aux financements du capital des entreprises sans contrepartie, plutôt que la relance de la consommation par l'augmentation du pouvoir d'achat des salariés et pensionnés. On va avoir besoin de se manifester pour redresser la barre!

Les solidarités actuelles sont un réservoir immense de capacités:

 


Toujours plus pour les plus fortunés:

 

les nouvelles faveurs que prépare le gouvernement des riches

Paru dans l’Humanité, Vendredi 5 Mars 2021

Aider ceux qui en ont le moins besoin pour relancer l’activité.

Après les milliards versés sans condition aux entreprises, le ministre de l’Économie relance la théorie fumeuse du ruissellement et annonce de nouvelles incitations et ristournes en faveur des plus aisés.

Ça ne ruisselle toujours pas. Malgré quatre années du quinquennat consacrées à faire gonfler le patrimoine des riches – fin de l’ISF, flat tax,… – pour qu’il se déverse en consommation et en investissements dans les entreprises, le flux de ces liquidités reste bouché en haut. Depuis le premier confinement, les 10 % des Français les plus riches ont amassé plus de 100 milliards d’euros d’épargne. Bruno Le Maire n’en démord pas. En cheville ouvrière de l’idéologie du ruissellement, le ministre de l’Économie pense à relancer l’économie française en offrant de nouveaux cadeaux à ceux… qui en ont le moins besoin. À charge pour ces derniers de sortir leurs magots. Pour cela, il redouble de largesses. Le régime fiscal de l’assurance-vie (30 % du patrimoine des 0,1 % les plus aisés de France) est déjà bien avantageux. L’hôte de Bercy a annoncé ce jeudi la labellisation de 150 fonds dédiés aux « prêts participatifs ». Il s’agit, pour ceux qui en ont les moyens, de prêter de l’argent à des entreprises à taux d’intérêt de 5 à 6 %. Une aubaine, quand les assurances-vie atteignent péniblement 1,5 % de rendement. D’autant que le dispositif est garanti à 30 % par l’État. Une baisse des impôts sur les donations et transmissions entre les générations, supérieures à 100 000 euros, est dans les tuyaux. Enfin mardi, Bercy annonçait « une souplesse pour le paiement de l’impôt sur les sociétés », que seules paient les entreprises bénéficiaires.

« Ce n’est pas un plan de relance, mais un plan de défiscalisation »

Ces mesures se placent dans la droite ligne de celles du plan de relance, qui a ouvert un nouvel acte de cadeaux et baisses d’impôts aux entreprises, sans contreparties. « Ce n’est pas un plan de relance, mais un plan de défiscalisation, corrige l’économiste Maxime Combes, puisque seuls 0,8 % des fonds iront aux plus modestes et que 20 % sont des cadeaux fiscaux. Le seul fil conducteur de ce quinquennat demeure la baisse des impôts des plus riches, du capital et des entreprises », poursuit le coauteur du rapport « Les corona-profiteurs du CAC 40 », avec l’Observatoire des multinationales.

« C’est dans ces moments de crise qu’il faut profiter de l’argent de l’État. Croyez-moi, ce n’est pas tous les jours que vous entendrez un ministre de l’Économie vous dire : vous avez besoin d’argent, je vous en donne », lançait sous les applaudissements nourris Bruno Le Maire, en octobre dernier, devant un parterre de patrons. Il n’a pas trahi sa parole. À la tendance longue – les aides publiques aux entreprises augmentent de 5 à 6 % par an depuis quinze ans pour atteindre 150 milliards d’euros avant la pandémie – s’ajoutent les aides sectorielles, le chômage partiel, les 100 milliards du plan de relance, les 10 milliards de baisses d’impôts de production, ou encore les prêts garantis par l’État. Seuls ces derniers sont soumis à une condition : ne pas détenir de filiale dans un paradis fiscal. Mais la liste française de ces pays n’a rien de dissuasive, puisqu’elle ne reconnaît comme tels ni le Luxembourg, ni les Pays-Bas, Malte… Les sociétés bénéficiaires peuvent profiter en toute quiétude de cette manne d’argent public : depuis le rapport qui a démontré l’inefficacité globale du C ice, plus aucune étude d’impact officielle concernant ces aides n’a été commandée.

Le pognon de dingue qui coule sur les premiers de cordée provient d’une autre source. « En 2020, en pleine crise, les deux tiers des entreprises du CAC 40 ont versé des dividendes, huit ont même augmenté les versements à leurs actionnaires par rapport à 2019. On se dirige vers une saison 2 de dividendes encore plus faste et les plans de suppression de postes vont continuer », prédit Maxime Combes. Pour lui donner raison, Carrefour vient de publier des résultats record. « Les meilleurs depuis vingt ans », s’est réjoui le PDG Alexandre Bompard, qui annoncera prochainement à quel point il chérira ses actionnaires. De son côté, SFR a officialisé la suppression de 1 700 postes, mercredi, au lendemain de l’annonce des 4,2 milliards de bénéfices avant impôts réalisés en 2020, tandis qu’une enquête pour fraude au chômage partiel pèse sur le groupe et que la fortune personnelle du PDG, Patrick Drahi, a doublé entre mars et décembre 2020. « Alors que l’hôpital est à l’agonie, l’argent public sert à rémunérer les actionnaires et à payer des PSE », déplore l’économiste Maxime Combes.

La fortune de Bernard Arnault a doublé pendant la crise

« Ces aides publiques aux plus riches ont fait augmenter la dette et celle-ci commence à être instrumentalisée », alerte de son côté Raphaël Pradeau, porte-parole d’Attac. Mardi encore, au Sénat, le ministre de l’Économie assurait : « La France remboursera sa dette publique », et il excluait « toute augmentation d’impôt ». Bercy évalue la dette liée au Covid à environ 215 milliards d’euros. Pour la résorber, une nouvelle commission présidée par l’économiste très orthodoxe Jean Arthuis est chargée de plancher sur de nouvelles réformes dites structurelles… « Le gouvernement réalise des centaines de millions d’euros d’économies sur le dos des allocataires des APL et 1,3 milliard sur celui des chômeurs avec la réforme de l’assurance-chômage. La fortune de Bernard Arnault a doublé pendant la crise quand un tiers des étudiants vivent sous le seuil de pauvreté. Ce gouvernement prend aux pauvres pour donner aux riches », résume le militant associatif.

Face à l’explosion des inégalités, même un patron comme Louis Gallois demandait le mois dernier une taxe exceptionnelle sur les plus fortunés. Pour Maxime Combes, une telle mesure risque de laisser entendre que seuls ces derniers mois de crise expliquent les inégalités de richesse. « Imposons des conditions sociales et écologiques aux aides publiques et rétablissons une vraie progressivité de la fiscalité. Après, pourquoi pas, taxons ceux qui se sont engraissés pendant la pandémie », tranche l’économiste. Raphaël Pradeau se souvient : « Rappelons-nous le principal message des gilets jaunes : rendez l’ISF d’abord. »

Pierric Marissal


 

 


15/05/2021
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