MUNICIPALES: Repères de programme et contexte politique
23 et 30 mars 2014
Les élections municipales seront l’occasion de donner notre opinion sur la vie de notre commune et sur la manière dont nous souhaitons que soient conduites les affaires locales mais il ne faut pas oublier qu'elles sont dépendantes de certains choix nationaux.
Les communes sont un objet de convoitise pour des forces politiques qui parient sur l’abstention. L’extrême droite tente de faire main basse sur des villes pour y imposer son ordre. Camouflée dans des listes apolitiques, la droite espère y trouver une revanche et y dessiner les contours d’un ultralibéralisme sans frein. Le Parti socialiste veut sauvegarder ses positions, en passant sous silence ses décisions nationales, mais aussi en prenant localement des positions opposées. Le Front de gauche s’attache à en faire des points de résistance aux politiques d’austérité et des territoires de solidarité, en s’appuyant sur les besoins populaires. Derrière les apolitismes de façade, il faut savoir aller au fond des problèmes : ce sont les choix politiques nationaux qui entretiennent ou pallient les difficultés que chacun rencontre dans sa vie quotidienne : stagnation des salaires et des prestation sociales, augmentation des impôts et des taxes à la consommation pour les plus pauvres. L’argent des riches fait le malheur des pauvres. Ce qui est enlevé au plus grand nombre sous la pression du grand patronat profite à une minorité de privilégiés, gros actionnaires et grandes fortunes. Pour alimenter ce transfert de richesses, leurs relais politiques enferment les collectivités locales dans un carcan insupportable. C’est la voie qu’a choisi le gouvernement Ayrault-Hollande quand il accorde 20 milliards aux entreprises avec son pacte de –soi-disant- responsabilité, et simultanément qu’il réduit les dotations aux collectivités de 1,5 milliard d’€ en 2014. (Cela représente 25 000€ pour 1000 habitants). De même il aggrave cette dérive quand il projette de réduire les investissements et les dépenses publics de 50 milliards en 5 ans. Même François Chérèque a trouvé que le président avait « dérapé » en faisant une priorité de la traque des abus à la Sécurité sociale – tout juste évalués à 60 millions d’euros – tandis qu’il ne disait mot des fraudes aux cotisations sociales des entreprises et passait sous silence les 5 milliards d’euros de droits aux minima de ressources qui ne sont pas réclamées par les ayants droit de prestations sociales.
Les batailles de clocher et les conflits de personnes sont mis en avant pour masquer le vrai problème : l’argent et sa répartition à tous les niveaux.
Nous proposons de résister à la propagande officielle et à celle du MEDEF sur le coût excessif du travail, mais cachant celui du capital. Nous proposons de mettre en cause leur recherche de profit maximum contre le bien-être partagé. Nous souhaitons des communes qui choisiront comme objectif le développement humain, la démocratie, de nouvelles solidarités, qui ne se contentent pas de répondre aux urgences ou aux bonnes intentions! Ce qui est en jeu, et doit être aussi en discussion, c’est les moyens de vivre ensemble dans la sérénité et en sécurité dans un environnement protégé, pour assurer équitablement le quotidien de tous ceux qui veulent se cultiver, se divertir, se soigner, se loger confortablement, protégeant leur famille des difficultés de l’existence, éduquer et scolariser leurs enfants dans la dignité.
Nous souhaitons que partout la priorité soit accordée à l’amélioration des services publics locaux et nationaux –les urgences hospitalières par exemple- avec des tarifs justes et accessibles pour tous, nous souhaitons un juste équilibre entre les zones urbanisées et les campagnes.
Contre les concentrations qui éloignent les élus et les services sous prétexte de modernité, nous souhaitons des communes qui n’acceptent pas la réduction des déficits budgétaires imposée par le diktat d’austérité Européenne, des communes qui se battent réellement contre la maltraitance de l’Etat et défendent effectivement l’intérêt de leur territoire et des habitants,.
Notre avis pour le second tour: Respect de l’auto détermination des listes en accord avec les composantes du Front de Gauche locales, alliance possible avec des candidats socialistes sur la base de la proportionnelle mais sous certaines conditions, en particulier le refus de l’austérité, l’exigence de moyens pour les collectivités, pas d’engagement de vote des budgets d’accompagnement de l’austérité.
Les repères du Front de Gauche de la 5ème circonscription d’Indre et Loire
Des propositions concrètes à rechercher dans les programmes:
1. une participation réellement démocratique pour décider des priorités de budgets, réunions par quartiers pour recenser les besoins, davantage de pouvoir aux conseils de quartiers, sur des sujets importants possibilité de saisir le conseil municipal, et recours au référendum d’initiative populaire, instauration d’un Conseil Municipal des jeunes
2. transports accessibles à tous. préservation et renforcement des services publics, gratuité des transports publics (pour les moins de 12 ans, les bénéficiaires de minima sociaux et les retraités imposables), meilleure desserte des lieux isolés (transport à la demande), organisation d’espaces de stationnement pour le transports partagés (ou collectifs).
3. Promouvoir le sport et l'accès à la culture pour tous, diversification de l’offre culturelle, actions de sensibilisation en milieu scolaire associées aux spectacles, tickets à 1€ pour les familles en difficulté sociale, pour élargir l'audience des spectacles subventionnés mais de fait, le plus souvent réservée à une catégorie sociale aisée.
4. Priorité à l’emploi, soutien aux travailleurs en lutte dans les entreprises pour préserver l’emploi, aide aux associations d’insertion à but non lucratifs
5. Répondre aux urgences écologiques et sociales. Actions de sensibilisation et débat sur les choix fondamentaux pour une transition énergétique non dogmatique, mutualisation des moyens pour les économies d’énergies : détection des déperditions par photographies infra-rouge aériennes et au sol, mise à disposition d’espaces sécurisés pour le covoiturage
6. Rejet du traité pour un « Grand Marché Transatlantique » qui menace nos droits sociaux, écologiques et démocratiques. Exigence d’une information complète des citoyens et d’un référendum (ce projet permettrait aux multinationales d’attaquer en justice tout Etat ou collectivité locale qui ne se plieraient pas aux normes du libéralisme)
7. Mise en place d’un service public pour la petite enfance, de 0 à 3 ans. Avec création de 10.000 places de crèche, à horaires adaptés. Modernisation des équipements scolaires. Gratuité du temps péri-scolaire, l’État devant être mis devant ses responsabilités.
8. Compenser les inégalités sociales, gérer un service public de restauration scolaire gratuit ou avec des tarifs ajustés sur le quotient familial, sortir de la malbouffe en favorisant les circuits courts, priorité aux produits bio et aux productions locales.
9. refus d’application de la réforme des rythmes scolaires en septembre 2014 car la loi ne correspond pas aux besoins des enfants et les moyens nouveaux n’existent pas. Une réelle réflexion doit être engagée.
10. mettre en place de réels circuits courts, réserver des terrains pour une ceinture maraîchère proche des villes, des espaces pour jardins partagés ou familiaux avec aménagement de systèmes d’irrigation.
11. gestion de l’eau et de l’assainissement, de la collecte et du traitement des déchets en régie publique. Recherche d’une baisse de l'abonnement à l'eau ou gratuité des premiers m3 et « tarification progressive ». Faire la différence entre l’eau domestique et l’eau commerciale, consommée par les sociétés, lutter contre « cette tentation des élus de faire prendre à certains tarifs municipaux le relais d’impôts impopulaires ou de dotations en baisse »
12. élargissement des conditions d'accès aux logements sociaux, création de réserves foncières pour la construction de nouveaux logements sociaux, (basse consommation énergétique), obligation d’un quota de logements sociaux pour toute nouvelle opération immobilière
13. création d'un centre de santé municipal, coordination des actions et mise à disposition de moyens (locaux et subventions) pour les associations humanitaires
14. résistance aux transferts de charges de l'Etat vers les collectivités en application de la règle de réduction des déficits de la commission Européenne, résistances aux nouvelles taxes ou impositions. (TVA à 20 % imposée sur les nouveaux contrats d'affermages)
15. promouvoir la construction de foyers-logements pour les personnes âgées, solution complémentaire du maintien à domicile et de la maison de retraite
16. établissement de la règle du quotient familial pour les différentes aides sociales attribuées aux familles
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